La Continuité Pédagogique : mise en place des routines du confinement – suivi technique – Retex

La présentation du contexte

• Durant la continuité pédagogique, les professeurs ont dans leur très large majorité fait preuve d’une belle adaptation aux outils numériques placés à leur disposition ; cela a permis à nombre d’entre eux de progresser dans leurs usages ;
• 32/45 établissements ont répondu à l’enquête que nous avons réalisée auprès des RNE : l’urgence et la période particulière ont pu rendre difficiles la collecte et la mise en forme d’informations dans les établissements lors de la reprise. Certains ont pu également se considérer déçus par la place du numérique dans leur établissement compte tenu des ambitions que nous affichions ;
• C’était également la première fois que la DANE adressait un questionnaire aussi complet auprès des RNE. Pour autant, nous devons trouver le moyen d’impliquer les RNE dans le reporting et l’échange autour de l’activité numérique des établissements : la richesse des échanges lors des 4 web réunions qui ont suivi la reprise aurait sans doute permis de faire progresser les usages et les prérequis techniques dans les établissements qui n’ont pas répondu (en grande majorité des petits établissements du nord et des îles) ;
• 13 établissements n’ont pas répondu malgré les rappels des animateurs. Quelques-uns d’entre eux n’ont pas participé aux web réunions. Il conviendra donc de trouver un format qui convie ces quelques RNE peu communicants à participer aux échanges : Planning prévisionnel, contenus institutionnels incontournables, communication préalable sur des contenus à forte valeur pour les RNE.

• ¼ des établissements avait choisi de publier simplement à travers la solution actuellement rudimentaire des sites web établissements voire de sites web personnels, l’accès très simple permettant de consulter un support sans compétence autre que la navigation web mais sans possibilité d’échange étendu.
• Nous avons pu constater par les retours de l’enquête un taux de connexion mesuré entre 70 et 80% avec un taux de rendu de travail supérieur à 50% (les établissements qui avaient formé leurs élèves et communiqué les tutoriels aux parents).
• Les web réunions ont permis de dégager un axe de progrès : Mise en place à l’horizon trimestriel de formations des élèves à PRONOTE par les professeurs principaux, accompagnés par les RNE et mise en place pour les prochaines rentrées annuelles d’un moment d’appropriation des outils numériques de manière plus vaste (plusieurs RNE citent le format des J4 qui avait accompagné la réforme du collège par des demi-journées numériques).
• Le courriel académique pour les échanges a été utilisé par les 2/3 des établissements.
• La communication avec les élèves via Facebook Messenger a été pratiquée par 50% des établissements. (Quelques RNE ont souligné les risques liés et l’âge minimum prévu)
• Ces deux derniers constats sont à rapprocher du fait que parmi les établissements ne disposant pas d’ENT, nombre de RNE appellent de leurs vœux un espace numérique de travail, soit dans l’enquête, soit dans les web réunions. On peut en conclure qu’un espace collaboratif moderne intégrant une messagerie personnelle sécurisée pour les élèves est devenu une nécessité dans tous les établissements.
• Il faut aussi noter que dans les établissements disposant d’un ENT utilisé régulièrement, des RNE ont évoqué l’obsolescence de version de l’ENT installé.

La fracture numérique

• Concernant les problèmes d’équipement, le résultat de l’enquête fait apparaître une grosse différence entre le grand Nouméa (de 20 à 40% de problèmes matériels) et la brousse (de 70% à 90% selon les établissements).
• Pourtant, d’autres acteurs institutionnels (cases numériques, services de formation du gouvernement) évoquent 80% des familles connectées.
• Mais lorsque la famille est nombreuse, un seul matériel devait être partagé entre tous…De plus, cette connexion est réalisée très majoritairement à l’aide d’appareils de type smartphone que l’espace PRONOTE, comme la version des ENT installés, ne prend pas encore en charge de façon idéale et complète. L’utilisation de QCM et d’outils de sondage a pu pallier dans une partie des établissements à cette lacune.

Le développement des Web conférences

• Les RNE nous ont communiqué une difficulté à planifier techniquement pour les élèves et dans le temps en collège des classes virtuelles (CNED) en collège. D’autres outils ont pu être mis en œuvre car connus des élèves (discord).

Ces utilisations rendent aujourd’hui incontournable le développement des solutions visio tant pour les classes et les réunions en distanciel que pour les formations : on a pu constater que le bénéfice d’une réunion ou d’une formation numérique pouvait être largement aussi efficace en distanciel grâce notamment au partage en ligne de documents de travail.

Des méthodes conventionnelles à la classe numérique

Le choix contraint de PRONOTE comme outil de référence, et l’adhésion de la communauté enseignante à cet outil ont amené nos RNE à constater une transposition des pratiques habituelles de classe, dans l’échange à distance avec les élèves ; parfois une désorganisation temporelle et une charge de travail globale déséquilibrée ont été observées. On a pu constater aussi le grand nombre de documents envoyés ou imprimés pour une même semaine.

On a observé dans les établissements l’utilisation d’une palette riche d’outils numériques divers par les professeurs. Ceci a pu amener par ailleurs à complexifier le travail en autonomie des élèves :

• Les QUIZ en ligne et QCM dans PRONOTE,
• Les cartes mentales collaboratives ou non,
• Les Padlets (pages dynamiques d’agrégation de documents divers, du texte au media video)
• Les applications disciplinaires en ligne de type Tactileo, ou animations à consulter et compléter
• Les outils collaboratifs de type Google docs
• Un établissement, Petro Attiti, a développé à l’occasion l’utilisation de l’outil complet Google Classroom, ce qui lui a permis en plus de mettre en place en ligne des partages collaboratifs par projets, des échanges collaboratifs entre professeurs et élèves, mais aussi de partager cours et devoirs en ligne. Une messagerie par boites mail @lpattiti.org a même pu être mise en place afin de permettre la communication avec tous les élèves.
• Dans plusieurs établissements qui n’ont pas d’ENT, les outils Google Classroom et Microsoft office 365 ont été perçus comme des possibilités de palier cette absence et les RNE communiquent le besoin d’ENT comme une demande de l’équipe pédagogique.

Les perspectives

• Les enseignants ont dans leur grande majorité su montrer leur adaptabilité à une situation qui fait intervenir le numérique de façon intensive avec un outil robuste qui a été à la hauteur sur le plan technique et pour la gestion administrative.
• La continuité pédagogique a été l’occasion de constater qu’au-delà de la fracture matérielle qui reste à combattre, l’apparente dextérité des nouvelles générations sur les réseaux sociaux cache le manque de méthode à l’utilisation d’outils numériques pédagogiques, mais aussi qu’une banque d’outils centralisés et utilisés régulièrement dans un espace sécurisé permettrait de développer ces méthodes (ENT, espaces collaboratifs, GAR, manuels numériques en local, ateliers collaboratifs virtuels par projets ouverts sur des périodes données…)
• De nouveaux systèmes collaboratifs de type ENT ou proches ont été mis en œuvre, ou une réflexion sur leur mise en œuvre a été initiée dans les établissements (Google, office 365)
• Le déficit de pratique habituelle a amené les RNE à envisager de mettre en place un planning de prise en main d’un même outil chaque semaine par un professeur différent dans la même classe afin de fixer les modalités d’utilisation chez les élèves.
• Le développement d’outils en ligne utilisables au moyen d’un smartphone (QUIZZ, « serious games », animations…) devra également être réfléchi, voire promu selon l’efficience constatée.