École inclusive et numérique

Le numérique au service de l’école inclusive

L’article 2 de la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République stipule que le service public de l’éducation « [Il] reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser. Il veille à l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction. Il veille également à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établissements d’enseignement. Pour garantir la réussite de tous, l’école se construit avec la participation des parents, quelle que soit leur origine sociale. Elle s’enrichit et se conforte par le dialogue et la coopération entre tous les acteurs de la communauté éducative. »

Promouvoir l’école inclusive c’est donc faire en sorte que les élèves à besoins éducatifs particuliers (EBEP) aient droit à la même éducation et dans les mêmes écoles et établissements scolaires que les autres enfants.

Néanmoins, cette volonté d’inclure ne risque-t-elle pas de nuire à la nécessité d’assurer à ces enfants une prise en compte de leurs besoins ou handicaps ? Il faut à la fois scolariser dans les mêmes établissements et adapter les dispositifs d’enseignement aux difficultés de ces élèves, faire en sorte qu’ils « […] bénéficient des aides et accompagnements complémentaires nécessaires […] dans tous les cas et lorsque leurs besoins le justifient […] ». Sinon, la scolarisation uniforme mènerait droit à un renforcement de l’inégalité des chances. Cela nécessite évidemment une adaptation des établissements, des personnels et aussi des modes d’enseignement.

Le numérique comme levier

Les systèmes d’enseignement étant contraints de devenir plus inclusifs, il devient nécessaire pour les enseignants d’intégrer des pédagogies individualisées et différenciées. Le numérique offre alors la possibilité de créer aisément des parcours personnalisés d’apprentissage. Il permet également de compenser des handicaps et des troubles et facilite l’adaptation des documents et des ressources utiles à l’école inclusive pour laisser plus de place à l’apprentissage disciplinaire.

Accessibilité des ressources numériques

Les ressources numériques d’aujourd’hui, associées à des outils simples et gratuits, deviennent des objets que l’élève peut, à son gré, modifier pour l’adapter à ses troubles ou handicaps. Les fonctions d’aide à la lecture, les logiciels de géométrie dynamique… sont autant de moyens de compenser les handicaps et d’adapter les ressources, y compris les ressources traditionnelles que sont les livres et manuels, afin de concrétiser cette école inclusive.

Les fonctionnalités d’aide à la lecture sont également des moyens d’aider les élèves allophones à entrer dans la langue française, au même titre que les outils de traduction.

L’intelligence artificielle au service de l’apprentissage

L’apparition et l’intégration de fonctionnalités d’intelligence artificielle dans des plateformes d’apprentissage en ligne permet à la machine d’accompagner l’élève dans un apprentissage spécifique d’après les objectifs fixés par l’enseignant. Les outils sont alors au service de la médiation des ressources et permettent l’individualisation des apprentissages au travers de parcours propices à la notion d’école inclusive, dont l’accès est sécurisé dans l’ENT.

Ce qu’apporte l’outil numérique, c’est aussi une capacité de stockage des données et des traces d’apprentissage et une rapidité de calcul très supérieure à celle de l’esprit humain. L’utilisation d’outils automatisés dans le traitement des traces d’apprentissage des élèves permet une observation plus facile et plus fine des modes d’apprentissages, des difficultés et des atouts des élèves. C’est aussi la machine qui peut en proposer une synthèse sous une forme lisible, alors que la mémoire humaine ne peut traiter simultanément qu’un nombre limité de données : le numérique fournit ainsi une assistance à la prise de décision pédagogique. Elle facilite et rend plus précoce un diagnostic des difficultés rencontrées, que ce soit pour le cas des élèves à besoins particuliers que de ceux qui ont des profils plus fréquents, la bienveillance du pédagogue, c’est-à-dire sa volonté d’œuvrer dans l’intérêt de l’élève, devant rester au centre de la démarche et du principe de l’école inclusive.

Autonomie de l’élève

La mise en œuvre de ressources et de parcours numériques favorisent l’autonomie de l’élève en leur offrant des occasions de s’auto-évaluer et en leur proposant des activités de remédiation et des ressources les plus adaptées. Ce faisant, elles contribuent à l’acquisition des savoirs et des savoir-faire dans les différentes disciplines en autonomie pour une école inclusive réussie.

Pour approfondir « Numérique et école inclusive »